Sensei Nakazono – Philippe Ronce

Fils d’une sage femme réputée de la région de Kagoshima, Sensei Nakazono a été l’étudiant, puis le compagnon de route de quatre grands maîtres de la tradition japonaise : O Sensei Ueshiba, fondateur de l’Aikido, Georges Oshawa, l’ »inventeur » de la macrobiotique, Sakai Sensei, guérisseur et détenteur de la voie TE A TE (la main de l’esprit), et Sensei Ogasawala, qui lui transmit les enseignements du Kototama.

Ces influences ont nourri la profondeur et la puissance des enseignements que Sensei Nakazono a transmis à ses étudiants français, à Marseille (1962), Paris, (1968) et à partir de 1972, aux USA, où il fonda à Santa Fé, Nouveau Mexique, l’Institut du Kototama.

Ses enseignements étaient la conjonction d’un Aikido d’une très grande pureté, de pratiques méditatives, d’étude, d’exercices de prononciation des « sons purs », de séances d’autoshiatsu (Misogi), et de formation aux différentes techniques de la Thérapie traditionnelle Orientale, constamment reformulés et vivifiés à la lumière du Kototama.

Le message de Sensei Nakazono était « c’est l’essence de l’humain qui fait le travail de guérison ». 

Chacun de ses battements de cœur n’avait pour but que d’encourager ses étudiants à faire l’expérience complète de la voie ardue et magnifique qu’il leur révélait. Il partageait en toute transparence les épreuves et révélations de son cheminement et il se considérait comme toujours en recherche. Plus de 50 000 personnes dans le monde peuvent se targuer d’avoir été ses étudiants, mais son héritage est fragile puisqu’il repose essentiellement sur la détermination d’un petit nombre d’entre eux à atteindre une expérience suffisamment authentique de ses enseignements pour être en mesure de les transmettre sans les distordre.


Philippe Ronce a été, à partir de 1970, l’élève de Nakazono Sensei, maître réputé d’Aikido, de Shiatsu et de Kototama (« les sons de l’âme »).
A partir des années 80, il a également étudié l’Energétique (confluence de l’acupressure, de l’homéopathie et de l’ostéopathie) auprès d’André Ratio, médecin et enseignant en Europe.

Il a pendant de nombreuses années participé à des actions caritatives en région parisienne notamment l’apprentissage de l’automassage aux personnes défavorisées.

Praticien et enseignant agréé par la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel, il enseigne en région limousin le cursus de formation FFST, des programmes publics d’automassage, et en région parisienne des programmes avancés (postgraduate) destinés aux praticiens confirmés. Il fait partie des jurys de l’examen national.

ll reçoit en séance shiatsu sur RV à Paris et dans son dojo limousin..

Auteur et réalisateur de programmes de télévision depuis 1979, il s’intéresse à la télévision régionale, à l’audiovisuel au service de l’action sociale, humanitaire, et de l’économie solidaire. Dans le cadre de la pédagogie audiovisuelle du shiatsu, il prépare actuellement un DVD dédié à l’approche du Shiatsu des 5 Sens.


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Auteur Antoine Dinovi – Shiatsu-France

Nakazono Mutsuro fait partie de ces maîtres japonais qui ont plusieurs cordes à leur arc. Et Nakazono Sensei avait un arc d’une certaine ampleur ! Car avant d’être maître de shiatsu, il était maître d’Aikido ; art martial qu’il a d’ailleurs développé en France en l’enseignant à des gens célèbres comme Christian Tissier. Peu connu par les pratiquants d’arts martiaux et encore moins par les praticiens en shiatsu, Nakazono Sensei a débuté ses cours dans les années 1960.

Le shiatsu de Nakazono Sensei - ©P.Ronce
Photographie réalisée par Philippe Ronce.

Qui est Nakazono Sensei ?

Mutsuro Nakazono est né à Kagoshima au Japon le 20 décembre 1918. Il débute la pratique des arts martiaux très jeune ; du Kendo au Karaté en passant par le Judo.

Mutsuro Nakazono a pu étudié la médecine orientale très tôt grâce à l’influence et les connaissances de son entourage familial, lui-même passionné par les pratiques anciennes issues de la Chine et du Japon. Il commence par l’apprentissage de l’acupuncture puis étudie les principes de la médecine chinoise et enfin les thérapies manuelles seifuku, kuatsu.

Nakazono Sensei découvre l’Aïkido plus tardivement et reçoit notamment l’enseignement du grand maître Ueshiba Moriheï qui lui promulgue des cours de Kototama des kanji 言霊 pouvant être traduit par « mots-âmes » ou « paroles sacrées ». Ce sont des techniques méditatives issues du shintoïsme, sortes de chants vibratoires. Le fondateur de l’Aikido aimait pratiquer ces Kototama (ou kotodama) associés aux mouvements et aux gestes martiaux.

Puis Nakazono Mutsuro rencontre Georges Ohsawa, le fondateur de la macrobiotique. Ce dernier est le maître de Shizuko Yamamoto qui va créer le célèbre style shiatsu aux pieds, une adaptation du shiatsu avec les pieds pour pouvoir faire profiter aux américains de grande corpulence des bienfaits du shiatsu.

Il collabore et accompagne Georges Ohsawa notamment en Inde où il dirige le département de médecine orientale d’un hôpital pour lépreux. Nakazono tel un chercheur mélange peu à peu toutes ses connaissances tirées de ses différents voyages et surtout de ses échanges avec des maîtres de « prestige » dans leur domaine respectif.

A la fin des années cinquante Nakazono Sensei quitte le Japon pour se rendre au Viet-Nam ; il y enseigne le Judo et l’Aïkido. Puis à Singapour, il ouvre et essaie de développer, sans succès, l’activité d’un dojo.

En 1961, Nakazono Sensei s’installe en France. Il remplace alors Tadashi Sensei pour devenir le représentant de l’Aïkikaï. Nakasono Sensei fut ainsi l’un des grands Maîtres internationaux d’Aïkido et l’un des représentants majeurs en Europe.

Le style shiatsu Nakazono

Comme nous l’indiquons régulièrement sur Shiatsu France, le style d’un shiatsu emprunte souvent les traits de caractère (caractéristiques) de son fondateur. C’est pourquoi on retrouve généralement dans un shiatsu les qualités de l’homme.

Ce shiatsu est singulier dans le sens où l’usage de techniques et postures très martiales sont à l’honneur. C’est un shiatsu à la fois doux et pénétrant. Les mouvements et balancements à partir du bassin sont donc privilégiés. Certains appuis sont plus adaptés aux pratiquants d’arts martiaux car des zones comme les hanches sont très sollicitées.

Le donneur est véritablement ancré dans le sol. Ici pas de posture en « chevalier servant ». Le shiatushi effectue ses manœuvres en seiza et kiza. Même les déplacements sont réalisés à genoux, les deux genoux au sol. Le travail avec les hanches et le hara est central. On effectue des pressions avec les paumes et avec les pouces. Les bras tendus, coudes « verrouillés », ouverts. 

Les pratiquants du shiatsu énergétique noteront la sollicitation des énergies des Poumons et du Coeur ; leur ouverture est entière. C’est le shiatsu qui ouvre le plus les membres supérieurs.

Une autre singularité du style Nakazono réside dans le lien particulier qu’il a avec les fondamentaux de la médecine chinoise. Le shiatsu Nakazono respecte les trajets « officiels » de la médecine chinoise. Les cartographies des circuits énergétiques sont fidèles aux écrits chinois.

Enfin, l’étude de style shiatsu passe aussi par des pratiques complémentaires comme le Do-In, le Misogi ou nettoyage énergétique « spirituel », les Kototama, etc. Nakazono Sensei a d’ailleurs développé des protocoles spécifiques.

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